- Émilie Querbalec
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Les livres pour écrire, ou la muse tombée du piédestal (1)
Avant, j’étais persuadée que la littérature était une affaire très sérieuse. Écrire, et écrire bien, relevait d’une alchimie secrète réservée à une élite. Inutile d’insister ! Je me résignai à jeter à la poubelle mes élucubrations d’adolescente perturbée, honteuse d’avoir pu seulement désirer noircir quelques pages blanches. Or il y a trois ou quatre ans, une personne de mon entourage qui avait lu mes premières tentatives de nouvelles, me prêta un ouvrage d’une essence totalement inconnue : un livre pour écrire ! Youp là boum, je tombai des nues. Comment comment, un « livre pour écrire » ? L’Art pouvait donc s’apprendre, se travailler, se cultiver ? Impossible !
Et pourtant, si.
Signé Élisabeth Georges, Mes Secrets d’Écrivain fut mon tout premier livre sur la technique d’écriture. Dans cet ouvrage, l’auteur y expose avec un pragmatisme très anglo-saxon les différentes ficelles du métier tel qu’elle le vit au quotidien. De quoi faire pâlir de dépit toutes les muses du firmament réunies.
« Je pense depuis longtemps que l’écriture est articulée autour de deux pans distincts, mais d’une égale importance, l’un relevant de l’art, l’autre de la technique. L’art ne s’apprend pas, c’est évident. On ne peut pas faire acquérir à autrui une âme d’artiste, une sensibilité d’écrivain, ou même la passion de coucher des mots sur le papier, qui est le don et la malédiction de ceux qui façonnent la prose et la poésie. Mais il est grotesque que de prétendre que le b.a ba de la fiction ne peut être inculqué ; pour moi, c’est une preuve de myopie intellectuelle ». E.Georges.
Bref, ce fut une révélation. Ce livre, je l’ai lu et relu. À chaque fois, j’y découvrai un sens nouveau, une profondeur insoupçonnée. De cette lecture, il m’est resté principalement quatre choses : l’importance du personnage, de sa « voix », des décors dans lesquels ont le fait évoluer, ainsi que la technique du point de vue à la troisième personne changeante, qu’E.Georges affectionne tout particulièrement.
La prochaine fois, je vous parlerai du second livre d’écriture qui m’a ouvert les yeux : L’Anatomie du Scénario, de John Truby.
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